Chantier Maroc 2019
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En octobre 2018, Maéva et Denis ont rencontré Souad Oggad, fondatrice en 2000 d’A.M.I.S.E.Y, association de médiation interculturelle/administrative dans les Yvelines, qui a à cœur de faciliter l’intégration des personnes d’origine étrangère dans la société française tout en leur permettant de maintenir leurs liens avec leur culture d’origine. Très orientée vers l’éducation, l’aide à l’enfance et le droit des femmes, Souad nous a aidés à trouver une association au Maroc travaillant en ce sens. C’est ainsi que nous sommes entrés en contact avec L'Association MINBAR AL AMAL TAMESNA, de Rabat.
Dès lors, nous avons fait la connaissance de la présidente Malika Bénacuer, avec qui nous avons longuement discuté afin de trouver un chantier sur lequel nous serions utiles et en adéquation avec nos compétences.
Elle nous a alors proposé la réfection d’une école située en pleine zone rurale, dans l’arrière-pays de Rabat proche de Sidi Mohamed Chrif.
Totalement isolée sur une colline, l’école de Krifla accueille les enfants des fermes et des douars alentours, qui doivent parcourir plusieurs km à pieds chaque jour pour y parvenir.
A première vue les travaux à réaliser ne paraissaient pas d’une grande complexité.
Cependant, alors que paradoxalement le Maroc n’est pas une destination aussi éloignée que celles de nos voyages précédents, l’organisation a été extrêmement compliquée. Les autorisations administratives promises maintes fois reportées et remises en question, les lieux d’hébergements confirmés avant que les autorités locales ne mettent leur veto, l’aide du ministère de l’Education finalement non obtenue…
Une dizaine de jours avant le départ les autorités locales ont émis un nouveau veto nous obligeant à trouver une nouvelle solution d’hébergement en urgence.
Nous avons alors pu compter sur le soutien sans faille de Malika pour être notre relais et chercher des solutions.
Maeva, chargée de l’organisation, a passé des moments difficiles et de nombreux appels téléphoniques afin de régler ces derniers contretemps.
Nous serons finalement hébergés dans la famille de Malika. Le chantier s’apprête donc à commencer grâce aux deniers de nos deux associations : MINBAR AL AMAL TAMESNA et VISOMA. Nous nous apprêtons donc à partir avec un groupe de 15 personnes (dont beaucoup d’anciens de l’association ayant déjà participé aux anciens chantiers), qui sera d’une efficacité redoutable.
De plus, le groupe est extrêmement solidaire et la bonne entente règne durant ces 3 semaines de chantier malgré une chaleur parfois écrasante.
Alors que les travaux à réaliser semblaient similaires à ce dont nous avons l’habitude (ponçage des murs, peinture et réfection des équipements scolaires), l'arrivée sur le chantier fut compliquée : nous apprenons que le directeur de l’école est parti en vacances prématurément sans nous laisser les clés. Nous réalisons alors que la tâche sera bien plus ardue.
Tout d’abord une mauvaise surprise sur un aspect essentiel : l’eau.
La salle de cantine a des lavabos mais l’eau n’y est pas reliée. En effet le point d’adduction, situé à 20 m du bâtiment est sur une autre commune et personne n’a donné l’autorisation pour y relier l’école... Nous devons ainsi venir chaque jour avec des bidons depuis Rabat afin de réaliser les travaux. De même, alors que les poteaux électriques surplombent la colline, l’école n’y est pas reliée...
S’ensuit une nouvelle mauvaise surprise : les murs et les plafonds sont totalement moisis. En montant sur le toit, Jorge, notre chef des travaux, se rend compte qu’obéissant au proverbe traditionnel « ce qui ne se voit pas peut être bâclé », la couverture n’a pas été étalée… Il y a donc de larges crevasses entre des tas de ciment déposés à la brouette. Cela cause de très nombreuses infiltrations d’eau dans les bâtiments.
Chaque couche de peinture va ainsi demander des efforts considérables, finissant systématiquement par se détacher. Finalement, et après plusieurs tentatives malheureuses nous optons pour la solution d’ajouter de la colle à papier peint dans la peinture.
N’ayant pas eu l’autorisation administrative de loger à proximité, nous sommes hébergés par la famille de Malika dans la banlieue de Rabat. Cela nous oblige à prendre le bus pour une heure de trajet matin et soir. Mais quel hébergement !
Aziz et Houda vont être aux petits soins pour nous, veillant à la sécurité du groupe ainsi qu’à notre confort.
Nous nous attendions à des conditions de vie difficiles comme lors de nos précédents voyages... Il n’en fut rien ! Nous étions logés dans une maison avec l’eau courante et tout le confort possible.
Nous remercions chaleureusement Malika et toute sa famille. Elles nous ont permis de réaliser ce chantier malgré les très nombreux points de blocage et décisions contradictoires locales ayant perturbé l’organisation de cette mission.